L'arbitrage étranger en France

Louhans-Cuiseaux participe souvent à l'opération CORE qui consiste à faire arbitrer le match par un trio étranger.
Le Journal de Saône et Loire nous propose aujourd'hui un article à ce sujet

Extrait du Journal de Saône et Loire, édition du mercredi 30 avril
http://www.lejsl.com/sport-local/2014/04/30/arbitrage-a-core-perdu

Football. - CFA, CFA2. L’UEFA envoie des arbitres étrangers officier en France et en Suisse. Arbitrage à CORE perdu


L’expérience des arbitres étrangers est douloureuse pour Gueugnon et Louhans. Photo MaxPPP.

Si le projet du Centre de l’UEFA pour l’Excellence de l’Arbitrage (CORE) est louable, la grogne monte sur les terrains du CFA et du CFA2.

La récente défaite du FCG, samedi, face à Évian B (2-3) n’a fait que raviver un débat latent.

« Moi, je ne suis pas contre le fait d’être arbitré par des officiels étrangers », confie l’entraîneur gueugnonnais Éric Boniface. « Cet échange peut les faire progresser et nous oblige aussi, nous, les entraîneurs, à changer notre approche. Mais je constate que notre dernier match a été un fiasco. Et que l’on a perdu 2 de nos 3 matches arbitrés par des officiels étrangers (ndlr : 2-1 à Andrézieux, 2-3 contre Évian B), en prenant un carton rouge à Louhans puis un autre contre Évian, très lourds de conséquences. On joue notre maintien. Et il me semble que ces matches-là devraient être confiés à des arbitres plus confirmés. »
Plus de cartons ?

Le pavé est lancé. Et force est de reconnaître, même si le projet CORE de l’UEFA se veut ambitieux et louable (voir ci-dessous), que les différents sons de cloche se rejoignent en Saône-et-Loire. « J’ai le sentiment qu’il y a plus de cartons, et que ces arbitres étrangers appliquent vraiment le règlement à la lettre », commente l’entraîneur louhannais Jean Acédo. « Il y a aussi la barrière de la langue qui complique le dialogue, devenu presque impossible. Alors on essaye de mettre les garçons en garde avant ces matches-là, mais bon… »

Au-delà de la barrière de la langue, forcément accrue dans le milieu amateur, c’est l’hétérogénéité des trios arbitraux qui semblent poser souci. Car le niveau des jeunes arbitres en devenir du Portugal, de l’Espagne ou encore de l’Italie n’est pas le même, sans préjugé, que celui des officiels de l’Islande, du Luxembourg ou de Malte, habitués à officier dans des championnats beaucoup plus faibles et, parfois, à la culture de jeu très différente.

« Ce qui m’embête, c’est que le règlement n’est pas toujours le même d’un pays à l’autre. Par exemple, on a eu un arbitre slovène qui ne demandait jamais un ballon au délégué que le ballon sortait », déclare l’entraîne montcellien Yannick Chandioux. « Par ailleurs, ces arbitres étrangers officient parfois sur des matches à gros enjeu. Ce n’est pas une nécessité. Ces matches sont souvent en fin de saison. Il suffirait de les faire arbitrer plus tôt dans la saison. Enfin, je ne suis pas sûr que ce projet soit d’un grand intérêt pour certains arbitres qui siffleront toute leur carrière dans leur pays. Ce dispositif doit coûter très cher Et nous, les clubs concernés, dans un rayon de 200 km autour de Nyon, on a l’impression d’être un peu des cobayes. »

Extrait du Journal de Saône et Loire, édition du mercredi 30 avril
http://www.lejsl.com/actualite/2014/04/30/des-gros-moyens-pour-un-projet-cher-a-l-uefa-et-a-platini

Des gros moyens pour un projet cher à l’UEFA et à Platini

On peut toujours critiquer le résultat, sur le terrain, d’une telle expérience (voir ci-dessus). Toujours est-il que l’UEFA n’a pas fait dans la demi-mesure et s’est donné les moyens de ses ambitions.

Mais qu’est-ce que le projet “CORE” (ndlr : “Centre Of Refereeing Excellence” en anglais, soit “Centre pour l’Excellence de l’Arbitrage” en français) ? L’objectif initial est d’aguerrir de jeunes officiels, potentiellement futurs arbitres FIFA, en leur confiant la responsabilité de certains matches suisses ainsi que de CFA et CFA2 en France, dans un rayon de 200 kilomètres autour de Nyon, siège du CORE en Suisse.
Débriefing en Suisse

Chaque Fédération propose un trio arbitral pour participer à ce programme. Ce trio officie à 4 reprises à l’étranger par saison, deux fois en automne et deux fois au printemps. Sur ces 4 matches, ils sont supervisés à 2 reprises par d’ex-arbitres internationaux à la retraite (ndlr : un Japonais est venu cette saison à Louhans). Ils sont également filmés par deux caméras. L’une exclusivement destinée à l’arbitre central. La seconde filme l’un des deux assistants en première mi-temps, et le second après la pause. S’il est impossible de changer de côté la caméra, c’est l’unique cas de figure où les arbitres de touche peuvent permuter à la mi-temps.

Ensuite, tous les arbitres du “CORE” se retrouvent à Nyon pour un grand débriefing, en général le mardi.

Extrait du Journal de Saône et Loire, édition du mercredi 30 avril
http://www.lejsl.com/actualite/2014/04/30/et-demain

Et demain ?

Ce projet d’échange entre les arbitres est cher au Président actuel de l’UEFA (ndlr : Union of European Football Associations), Michel Platini. Selon nos informations, le Français serait même favorable à une extension de ce dispositif à l’échelle mondiale, via la FIFA (ndlr : Federation Internationale of Football Associations) dont il compte briguer la présidence en 2015.