Extrait du Journal de Saône et Loire, édition du dimanche 16 mai
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football
Roger Ngwem : « Je me suis mis à la cuisine asiatique »
Les sportifs amateurs sont à l’arrêt, privés de compétition depuis des mois. Du fameux match du dimanche, qui fait le sel de leur week-end. Comment vivre sans ce grand rendez-vous de la semaine ? Réponse avec Roger Ngwem, défenseur de Louhans-Cuiseaux
Un week-end sans match, qu’est-ce que cela t’inspire ?
« Un week-end où je reste chez moi (rires). Je suis casanier de nature, je ne sors pas beaucoup. Mais les matches me manquent. C’est une récompense. Ça résume le travail que tu fais la semaine et tout ton plaisir d’être footballeur. S’entraîner tout le temps, c’est bien, mais rencontrer d’autres joueurs, d’autres footballs, c’est bien aussi. Un match, c’est un apprentissage. »
Est-ce si difficile de remplacer la compétition ?
« Oui, totalement. Surtout en ce moment. En compétition, tu as un influx nerveux qui est différent. Tu gagnes, tu perds, tu relativises et tu te dis que ce n’est qu’un sport au final. Mais en vrai, personne n’a envie de perdre. D’ailleurs, avec l’absence de match, j’ai découvert que j’étais vraiment un mauvais perdant. »
Tu es devenu encore plus compétiteur ?
« En dehors du foot, pas trop mais au foot, je suis un compétiteur acharné. Je me donne tous les moyens pour gagner et si je n’y arrive pas, je me dis que c’est du passé. Mais dernièrement, même dans un petit jeu où ça ne tourne pas en ma faveur, il y a des fusibles qui peuvent se toucher (rires). Alors que d’ordinaire, je ne suis pas quelqu’un qui dégage de l’énervement, je suis plutôt dans le contrôle. »
Quoi de prévu maintenant le samedi à 18 heures ?
« Rien de spécial, je reste beaucoup chez moi. J’ai une Play même si je ne suis pas un geek, je lis beaucoup, je fais du vélo d’appartement. Franchement, j’ai tout pour vivre un mois chez moi sans sortir s’il faut (rires). Je me suis aussi mis à cuisiner. C’est devenu un passe-temps. Sur Insta , je suis des comptes de cuisine. Je maîtrise pas mal les plats asiatiques comme le bœuf sauté aux nouilles, car je suis un fan de l’Asie. Avant, je ne faisais pas trop attention à ce que je mangeais, mais depuis que je suis arrivé à Louhans, je suis plus vigilant et j’essaye de m’inspirer. »
Le prochain match qu’il te tarde de jouer ?
« Franchement, je rêve de disputer le prochain match amical. Parce que c’est un nouveau départ. On a tous perdu deux ans, qu’on soit footballeur, supporter, ou observateur. Je ne suis pas forcément impatient de faire une prépa’ tout de suite car on a continué de s’entraîner pendant des mois sans jouer, mais j’ai vraiment envie de retrouver des sensations différentes comme celles d’un premier amical même sans enjeu. »
COIN VESTIAIRES
➤ Ta routine d’avant match ?
« Je ne parle avec personne. À partir du moment où on a été manger ensemble le midi, je rentre chez moi et quand je reviens au stade, je ne parle plus. J’ai besoin de me canaliser, d’emmagasiner toute mon énergie. Je suis un défenseur assez vocal, donc si je parle avant le match, je perds de l’influx. »
➤ Ta musique pour te motiver avant un match ?
« “William” de Damso. Ça te fait réaliser qu’il y a des choses plus importantes que le foot dans la vie. Après, quand j’arrive sur le terrain, je suis libéré, je n’ai pas peur de tenter des trucs. »
➤ La phrase ou la causerie qui peut te transcender ?
« Il n’y a rien de pire que de ne pas essayer. Peu importe la situation. Ça marche bien dans le foot, il faut oser. »
➤ Ton objet fétiche ?
« Je n’en ai pas, mais je suis quand même superstitieux. Je m’habille toujours de la même façon, d’abord le short et ensuite le maillot. »
➤ Ton menu d’avant match ?
« Je ne mange pas beaucoup avant les matches, sinon je me sens très lourd. Il peut même m’arriver d’aller au match à jeun, je sens que j’ai plus d’énergie comme ça. »
➤ Un compétiteur modèle ?
« Pepe, un très bon défenseur, souvent décrié. Mais quand tu prends sa carrière, tous ses matches contre les grands joueurs, ils ont eu peur d’aller au contact avec lui. Quand tu le vois, c’est une machine. Comme (Nemanja) Vidic. Ce sont des joueurs de devoir, ils ne vont pas se chercher des excuses. »
➤ Ton plus grand match ?
« Avec Dives-Cabourg en N3, contre la réserve de Saint-Etienne. En face, il y avait des joueurs comme (Arnaud) Nordin. À l’époque, il y avait les étoiles du match et j’avais été élu homme du match. Défensivement, ce jour-là, même moi je me suis senti fort. »
➤ Le pire match de ta vie ?
« Aux Gobelins en N3 l’année où l’on monte, j’avais provoqué deux penalties, ce match-là c’était mon frère jumeau qui jouait je crois (rires). J’étais dépassé par les évènements. »
Un regret ? La première année de N2. Avec la ferveur et le groupe qu’il y avait, on avait tout pour monter. On était peut-être jeunes, mais cette équipe-là, on était des machines.
